3 films de Juin 2023 : The Flash, Asteroid City et Indiana Jones 5

Ce mois de juin 2023 fut riche en blockbusters estivaux, nous offrant un avant-goût de ce que nous réserve le mois de juillet, notamment avec les sorties de Oppenheimer, Barbie et Mission Impossible 7.
Ce mois de juin a vu le retour des réalisateurs Wes Anderson et Guy Ritchie, des studios Pixar et Dreamworks mais aussi des licences DC, Transformers et Indiana Jones.
Je traiterai dans cet article de The Flash, Asteroid City et Indiana Jones et le cadran de la Destinée.
Pour ce qui est du nouveau Guy Ritchie, sorti directement sur Prime Vidéo, à savoir The Covenant, je n’ai pas encore pris le temps de le regarder, tout comme le dernier Transformers. Le nouveau Pixar Elemental est quant à lui un film prévisible de bout en bout et assez fainéant malgré une bonne volonté derrière sa création, le contraire de Ruby l’ado kraken de Dreamworks, film prenant ses spectateurs pour des idiots.


The Flash de Andy Muschietti, sorti le 14 juin au cinéma

Depuis 2013, le projet d’univers partagé DC à la manière du Marvel Cinematic Universe constitue un véritable désordre. En effet, le projet de DCEU était d’abord chapeauté par Zack Snyder, réalisateur de Man of Steel, Batman V Superman et Zack Snyder’s Justice League. Sauf que dès 2014, Warner vient s’interposer dans sa vision, forçant une précipitation des choses, conduisant au film BvS tel que l’on connaît. Suite à l’échec critique de ce film, le studio décide de s’opposer à la vision de Snyder, misant tout sur l’humour, conduisant à la purge qu’est la version 2017 de Justice League. Puis vient l’année d’après Walter Hamada, nouvel architecte de cet univers partagé, ou plutôt nouveau gérant n’ayant aucune idée d’où aller, annonçant plus de projets qu’en sortant. Pourtant, un film survivant du plan de Snyder persiste : le film solo sur The Flash. Après être passé entre les mains de nombreux réalisateurs et scénaristes, dont le duo derrière la trilogie Spider Verse, c’est Andy Muschietti (ça) qui est annoncé à la réalisation tandis que Christina Hodson (Birds of Prey) se charge de l’écriture, ou plutôt subit le cahier des charges du studio. Le film, devant au départ adapter Flashpoint, transforme cette histoire en histoire de multivers, ramenant le Batman de Michael Keaton à son casting. Censé soft reboot le DCEU pour intégrer Keaton à l’univers, le long-métrage subira une dernière modification avant sa sortie : l’arrivée de James Gunn aux commandes de DC Studios et l’annonce du DCU, un reboot complet ou presque du DCEU. The Flash est-il à l’image du désordre qu’était le DCEU et sa production ?

Ce film The Flash possède son lot de réussites.
Tout d’abord, le casting, à une exception près dont je parlerais plus bas, est plus que correct. Si Ezra Miller est un acteur problématique dans la vraie vie, sa performance, ou plutôt sa double performance dans le long-métrage est parfaitement maîtrisée. L’acteur s’investit grandement dans les deux rôles qu’il campe et en sort excellent, souvent émouvant et toujours juste. Toutefois, la meilleure performance du film est sans aucun doute celle de Sasha Calle. L’actrice incarnant Supergirl n’est certes présente que trois minutes à tout casser dans le film, elle vole la vedette à ses co stars à chacune de ses apparitions. L’actrice est Supergirl et je dois avouer espérer qu’elle reste dans le DCU de Gunn et Safran. Pour ce qui est du reste du casting, l’alchimie entre les différents acteurs fonctionne bien et les parents de Flash sont très bien interprétés malgré un faible temps d’écran. De leur côté, les éléments marketing, à savoir les deux Batman du film, Michael Keaton et Ben Affleck offrent des performances correctes. Si Affleck fait toujours autant plaisir à voir en Batman, encore plus en Bruce Wayne, il ne peut briller par sa présence à l’écran très minime, alors qu’il offre une de ses meilleurs scènes dans le rôle du chevalier noir dans ce long-métrage. Keaton quant à lui est investi sans plus dans le projet. Il fait le travail demandé, souvent très bien, mais sa performance parait fade à côté de celles de Miller, Calle ou Affleck, alors que celle-ci est tout de même de bon niveau.
Pour ce qui est des personnages, Barry est celui qui permet d’apporter des émotions au film. C’est d’ailleurs le seul bon personnage du long-métrage, le seul avec un intérêt. Sa relation avec sa mère est en effet très émouvante, notamment dans leur dernière scène commune, scène quelque peu salvatrice du bordel qu’est le dernier acte du film. L’évolution du personnage est assez intéressante et permet une morale sur les blessures du passé qui permettent de nous forger et que c’est dans le présent que nous devons les guérir.
Les duos de personnages se formant avec Barry sont eux aussi assez efficaces, qu’il s’agisse des deux Barry ensemble ou de Barry avec les deux Batman. Cette dernière relation offre les deux meilleures scènes du film, le dialogue entre Bruce version Affleck et Barry sur les blessures du passé et celui entre Barry et Bruce version Keaton sur le même sujet.
Enfin pour en finir avec les points positifs, la première heure du film est de bons niveaux malgré quelques défauts. En effet, on sent que la Justice League existe dans cet univers et cela fait plaisir à voir. L’univers de Barry 1 est bien présenté et les personnages secondaires de l’univers Flash bien amenés. Pour ce qui est de la réalisation, celle-ci est excellente. Muschietti offre certains des meilleurs moments de Batman en action en assumant son aspect fantastique, nous donne à voir des scènes d’action créatives, malgré un décor très faiblard dans le dernier acte, et a une mise en scène pleine d’idées notamment lors de la scène où Barry observe son passé en pleine nuit.

Pourtant, le long-métrage est loin d’être à la hauteur des attentes que l’on peut se faire d’un film Flash, mais aussi loin d’être un long-métrage de grande qualité.
Sur le plan technique tout d’abord, la photographie fait parfois pauvre et cela malgré quelques beaux plans et la présence d’un chef opérateur ayant déjà prouvé son talent sur d’autres long-métrage. Les effets spéciaux sont quant à eux une horreur à regarder, en particulier ceux du menton du Batman de Ben Affleck dans le premier acte et ceux des bébés dans le même acte, sans oublier l’ignoble fond vert de la bataille finale. Pour les CGI de la scène de la speed force, si je comprends l’intention de Muschietti d’avoir voulu leur donner cet aspect très animé, le rendu jeu-vidéo tout droit sorti de la PS2 pique tout de même les yeux. L’idée du réalisateur aurait sûrement mieux fonctionnait si légèrement expliqué dans le film, mais surtout si les effets spéciaux en dehors de cette scène étaient de qualité, ce qu’ils ne sont pas. Le principal problème de cette scène pourtant n’est pas l’emploi imparfait des effets spéciaux, mais bien ses caméos. Si mettre le Superman de Nicolas Cage dans la scène est assez drôle, voir ceux de Christopher Reeves et George Reeves est profondément irrespectueux envers ces deux acteurs décédés. D’autant plus que de bien meilleurs caméos étaient possibles, à savoir les Flash de Grant Gustin ou John Wesley Shipp ainsi que le Superman de Brandon Routh pour jouer celui de Christopher Reeves, il est toujours bon de rappeler que Routh joue le Superman de Reeves dans Superman Returns en plus de ne peux avoir pu briller dans le rôle, alors qu’il avait le potentiel d’être le meilleur Superman.
Les costumes quant à eux sont étranges. Si celui de Supergirl est magnifique, celui de Keaton transpire la nostalgie alors que l’on aperçoit dans le film d’autres costumes possibles pour lui bien meilleurs, celui d’Affleck a du potentiel dans ses couleurs mais apparaît décevant à l’écran tandis que celui de Flash possède une qualité variable en fonction des scènes.
Sur le plan scénaristique, le long-métrage possède aussi de nombreux problèmes, à commencer par une myriade de facilités scénaristiques dans sa seconde partie. Le film est souvent trop parlant, prenant beaucoup de temps à expliquer des choses évidentes et pas assez pour en développer des moins, tandis qu’une explication témoigne des facilités scénaristiques : comment le Batman de Keaton sait comment fonctionne le temps ? Le scénario est par moments très idiot notamment avec le coup des russes pour expliquer l’emprisonnement de Supergirl, idée semblant tout droit sortie d’une intelligence artificielle. L’humour est affreux, jamais drôle ou presque, notamment à cause de la lourdeur de Barry 2, pire personnage du long-métrage. En parlant des personnages, l’intrigue de Keaton est expédiée tandis que le développement de Supergirl est inexistant.
Enfin, Michael Shannon semble s’ennuyer lors de sa scène et témoigne d’un manque d’envie de faire ce film.

En conclusion, The Flash est un véritable désordre. Si on retire l’humour en dessous de la ceinture, voire l’humour tout court et les effets spéciaux dégueulasses du menton du Batfleck, voire les VFX tout court, la première heure est géniale et capture plutôt bien l’univers. C’est vraiment à l’arrivée de Keaton que le film devient bordélique selon moi, bien plus enclin à la facilité scénaristique et narrative et à un bordel pop cornien parfois déplaisant, qui en plus peine à avoir un climax convaincant. The Flash est un film dont l’obsolescence est d’ors et déjà programmée ce qui est dommage alors que celui-ci possède un cœur émotionnel assez fort et souvent bien employé ainsi qu’un potentiel assez grand trop souvent limité. Faire du multivers le sujet du premier film Flash était une mauvaise idée, le faisant plus ressembler à un fan film qu’à un vrai film. En espérant que le DCU de Gunn nous offre un Flash à la hauteur, de préférence pas joué par Ezra Miller.


Asteroid City de Wes Anderson, sorti le 21 juin au cinéma

Deux ans après la déception The French Dispatch, le réalisateur américain au style reconnaissable parmi mille Wes Anderson fait son retour dans les salles de cinéma. Comme à son habitude, le cinéaste s’entoure d’un casting cinq étoiles, composés d’habitués du cinéaste (Jason Schwartzman, Jeffrey Wright, Tilda Swinton, Edward Norton, Adrien Brody, Willem Dafoe, Liev Schreiber, Jeff Goldblum, Tony Revolori) mais aussi de nouveaux visages dans son cinéma (Margot Robbie, Steve Carell, Tom Hanks), et de nouveaux visages dans son cinéma pour des rôles en live action (Bryan Cranston, Scarlett Johansson). Aux côtés de Wes Anderson subsiste toujours son compositeur, le français Alexandre Desplat, et son directeur de la photographie, Robert Yeoman. Après un The French Dispatch témoignant des limites de style du cinéaste, cet Asteroid City parvient-il à lui apporter un renouveau dans ce style, ou bien à montrer que même sans ce renouveau Anderson est encore capable de grande chose ?

Wes Anderson est un des réalisateurs les plus singuliers de sa génération, grâce à son style reconnaissable entre mille comme je l’ai dit précédemment (ce qui fait d’ailleurs qu’il est celui le plus souvent copié par les défenseurs de l’intelligence artificielle, oubliant ce qui fait l’âme du cinéma d’Anderson). Le cinéaste est notamment connu pour ses symétries, ou plutôt ses fausses symétries et ses mouvements de caméra atypiques, apportant souvent un sens au récit et témoignant d’une rigueur dans sa mise en scène. Cette rigueur est ici parfaitement au service du récit. En effet, en traitant notamment de surdoués, cette mise en scène très cadrée se montre très intelligente et accentue le génie de ces enfants à l’intelligence hors norme, en plus de convenir, une fois de plus, à ses personnages atypiques aux réactions changeant de l’ordinaire. Ainsi, la mise en scène de Wes Anderson est merveilleuse. Chaque plan est bien cadré, chaque mouvement de caméra est maîtrisé et chaque moment est stylisé, sans pour autant atteindre les limites de son film précédent. Si comparé à son cinéma, la réalisation de ce long-métrage n’est peut être en rien la plus marquante malgré son excellente (The Grand Budapest Hotel étant certainement son œuvre la mieux maîtrisée), Anderson a offert dans ce long-métrage une des meilleures réalisations de 2023 et mériterait pour cela des louanges lors des différentes cérémonies de début d’années prochaines, bien que je doute qu’il n’en reçoive.
Associé à son directeur de la photographie, le cinéaste nous prouve d’ailleurs qu’il sait pertinemment comment gérer son cadre afin de différencier la réalité fictive d’Asteroid City et la fiction fictive de ce même film. La photographie de Yeoman accentue cette différenciation en montrant ce réel dans un noir et blanc maîtrisé de A à Z, et qui contrairement à de nombreux noir et blanc de ces dernières années fait sens, s’opposant à une couleur très saturée lors des scènes fans le monde de fiction qu’est cette pièce de théâtre. La photographie saturée est d’ailleurs très plaisante à suivre.
De plus, le réalisateur va au bout de ses ambitions visuelles, donnant l’impression qu’il est sous l’emprise de stupéfiants tant il va loin dans sa folie, offrant ainsi un résultat plus que jouissif visuellement. Dernier point sur la réalisation d’Anderson, celui-ci justifie la répétition de son style à travers le film. Bien qu’il ne fasse aucun gros changement par rapport à ses précédentes œuvres, il rend cela compréhensible par l’histoire racontée.
Enfin, le travail sur les décors est à applaudir. Couplé à la photographie et à la mise en scène, ceux-ci donnent l’impression que la ville Asteroid City existe bel et bien et cette alliance parvient à la faire vivre, la transformant presque en un personnage à part entière. Les costumes sont quant à eux sublimes, le montage irréprochable et la musique de Desplat merveilleuse.

La direction d’acteurs est quant à elle remarquable. En effet, tous les acteurs sont justes dans leur interprétation, offrant un des meilleurs ensemble de 2023. Si Anderson a pris le pari d’assembler un casting cinq étoiles, il réussit à ne pas le faire ressentir dans le film, ne filmant pas ses stars comme des stars, et jouant même avec ce statut de célébrités pour certains personnages. Si le faible temps d’écran de certains ne leur permet pas d’offrir leur plus grande performance, d’autres arrivent à voler la vedette à chacune de leurs scènes, à commencer par Tom Hanks, exquis dans son rôle à la Bill Murray, à savoir celui d’un dragueur. Johansson est sûrement celle qui s’en sort le mieux afin d’offrir une performance convaincante, et elle réussi parfaitement à l’être, nous offrant une de ses interprétations les plus tragiques et émouvantes, fonctionnant énormément grâce à son alchimie avec Schwartzman, lui aussi magistral dans son jeu. Les autres voleurs de scènes du long métrage sont le jeune Jake Ryan, qui arrive à son jeune âge à se montrer très performant, Bryan Cranston qui parvient à faire ressentir l’amusement qu’il a dû avoir à jouer son personnage de narrateur ainsi que Margot Robbie, qui n’apparaît que lors d’une seule scène, potentiellement la plus marquante du long-métrage, et qui en moins de trois minutes prouve une nouvelle fois la grandeur de son talent.
Quant aux personnages, si l’on pourrait se dire qu’ils sont un peu trop et qu’ils manquent de développement, ceux-ci restent très bien construits mais surtout très émouvants en plus de permettre d’apporter au récit un message sur l’art, sur la place de l’homme dans l’univers mais aussi sur la difficulté de faire son deuil. Grâce à cela Anderson signe avant tout un film humain dans lequel l’analyse des protagonistes passe avant même la volonté de créer une histoire, et parvient à le justifier et à le faire briller. Il y parvient notamment grâce à sa gestion de l’aspect méta du film et de ces intermèdes entre le monde réel et la pièce de théâtre que l’on suit, mais aussi grâce à l’aspect cyclique qu’il apporte à son long-métrage, s’ouvrant comme il se finit. Les personnages, ainsi que leurs relations permettent entre autres de faire fonctionner l’humour du film qui se montre grâce à eux véritablement efficace.
Le découpage en actes, chose souvent maladroite dans la plupart des films s’en servant, parvient ici à se justifier par le récit et à apporter un hommage à l’art théâtrale extrêmement plaisant. D’autant plus que l’aspect théâtrale du long-métrage se marie parfaitement à ses ambitions cinématographiques.

En conclusion, Wes Anderson montre qu’il est capable de justifier son style par une bonne histoire, au contraire de The French Dispatch. Le cinéaste donne naissance à un véritable trip réussi aussi loufoque que jouissif. Bien que cette histoire puisse vous laisser au bord de la route à cause de l’absence d’une véritable trame narrative et de son alternance entre la fiction fictive et la réalité fictive, Anderson en fait un film marquant sur le deuil et sur l’importance de sombrer si l’on veut remonter, comme il est dit dans le long-métrage « You can’t wake up if you don’t fall asleep ». Si Asteroid City n’est pas un film à histoire ni un film mettant l’appui sur le développement de ses protagonistes, il met au contraire l’appui sur l’analyse de ceux-ci, de leur psyché, de leurs troubles, de leurs génies, et ainsi, il prouve une fois de plus son propre génie.


Indiana Jones et le cadran de la déstinée de James Mangold, sorti le 28 juin au cinéma


Si les années 2010 ont créé un sorte de genre à part entière dans le fait de reprendre une licence ou un film des années 80 ou 90 pour leur offrir une suite, les années 2020 semble vouloir continuer sur cette lancée comme en témoigne le succès de Top Gun : Maverick l’an passé ou bien le retour du plus célèbre aventurier d’Amérique, le célèbre Indiana Jones. Suite à une trilogie comptant parmi les meilleures du cinéma et un quatrième film de bas niveau, l’aventurier créé par George Lucas et Steven Spielberg en 1981 décide de s’offrir une dernière aventure, ou plutôt a décidé de se l’offrir dès 2015 lorsque Spielberg annonça son envie de réaliser un Indiana Jones 5 avec le retour de Harrison Ford dans le rôle titre. Il faudra attendre 2017 pour obtenir une date à ce retour de la franchise de Lucasfilm, d’abord 2019 puis 2020 avant de passer ensuite à 2021. Alors que le tournage semblait imminent fin 2019, en février 2020, Spielberg annonce quitter la réalisation du projet tout en restant producteur tandis que James Mangold (Logan, Le mans 66, Walk the Line) y récupère la réalisation. Le scénariste David Koepp quitte le navire en même temps que Spielberg, remplacé par les scénaristes de Edge Of Tomorrow. En avril 2021, le casting du film se dévoile enfin et son tournage peut commencer pour permettre au long-métrage de sortir finalement dans nos salles le 28 juin 2023? Que vaut ce grand retour du célèbre archéologue ?

Jouer l’aventurier alors que l’on fête ses quatre-vingt ans n’est pas chose aisée. Pourtant, Harrison Ford réussit l’exercice sans trop de difficulté, se montrant convaincant tout le long du long-métrage, tandis que le scénario et la caméra de Mangold parviennent à nous faire croire en cet aventurier retraité sans difficulté. À l’exception peut-être d’une scène, celle dans laquelle l’aventurier fait de la plongée sous-marine et se fait attaquer, seule scène m’ayant sortie du film en raison de la simplicité avec laquelle Indiana parvient à s’en sortir de cette situation. La simplicité est d’ailleurs le principal défaut de ce long-métrage. En effet, les facilités scénaristiques sont nombreuses dans celui-ci tandis que les références aux films précédents en guise de fan service comme la présence de Sallah ou les baisers entre Indiana et Marion paraissent quelque peu inutiles.
Pour revenir sur le casting du long-métrage, celui-ci est un sans faute. Si aucune performance n’est particulièrement admirable, elles restent toutes pour autant justes et convaincantes. Comme dit précédemment, Ford nous fait croire une dernière fois en ce héros qu’il a campé pendant quarante ans et nous fait ressentir sa passion pour ce personnage. Phoebe Waller-Bridge est quant à elle très drôle dans son interprétation et son duo avec Ford fonctionne bien, une véritable alchimie opérant entre les deux, le contraire de la relation entre Ford et Shia LaBeouf dans le quatrième volet. Mads Mikkelsen est plus que convaincant dans son rôle de nazi, apportant tout ce dont on a besoin dans son jeu pour détester son personnage.Les personnages quant à eux sont assez plaisants à suivre, si Teddy n’est pas au niveau d’un Demi-Lune de Indiana Jones 2, il reste un side-kick sympathique. Le méchant nazi campé par Mikkelsen est comme je l’ai dit assez efficace, au contraire de ses sbires assez ridicules, tuant des personnes pour rien et se faisant battre la majorité du film, peinant ainsi à constituer une véritable menace. Ce qui est dommage alors que l’idée de remettre des nazis en méchant fonctionne bien et est amené correctement. Helena, personnage campé par Phoebe Waller-Bridge est quant à elle assez rafraîchissante et intéressante, possédant certaines des meilleures répliques du film. Ses blagues sont d’ailleurs assez drôles. Là où le personnage fonctionne le mieux, c’est dans sa relation avec Indiana Jones, les deux formant un très bon duo. Malheureusement, bien que les personnages possèdent un développement, celui-ci est assez secondaire et peu visible à l’écran, à l’exception de quelques regards et d’une scène assez poignante dans laquelle Indiana Jones n’aura jamais été aussi touchant, si l’on oublie le troisième opus bien sûr.

Pour ce qui est de la réalisation, si James Mangold n’est pas Steven Spielberg, il reste toutefois un grand réalisateur capable lui aussi d’injecter de la magie aux films de la franchise. Durant les 2H34 de film, Mangold parvient à nous faire comprendre qu’il est fan de la trilogie de Steven Spielberg et le rend dans sa mise en scène, insufflant det amour dans son long-métrage. La réalisation de Mangold est des plus efficaces, peut-être la moins personnelle de sa filmographie mais tout de même très bonne. Le réalisateur allie à la fois une inspiration Spielbergienne dans son film mais aussi son style personnel offrant un mélange transpirant l’amour du cinéma de divertissement. Les scènes d’action sont d’ailleurs époustouflantes, tenant parfaitement le spectateur en haleine. Un excellent travail de réalisation en bref, bien que ce ne soit pas le meilleur de l’excellente filmographie de James Mangold, héritier spirituel de Spielberg tant celui-ci parvient à alterner film de divertissement et film plus intimiste, de la même manière que le roi du divertissement le faisait avant lui, et le fait encore aujourd’hui.
Cet Indiana Jones 5 constitue grâce à cette mise en scène un divertissement des plus divertissants, fonction première du cinéma popcornien qui est malheureusement souvent oublié par des divertissements médiocres, prenant leurs spectateurs pour des idiots, notamment dans le cinéma d’aventure avec entre autre le film Uncharted ou n’importe quel film avec Dwayne Johnson dans une jungle. Ce divertissement possède un bon rythme global malgré quelques longueurs dues à sa durée de 2H34.
Ce cinquième opus des aventures de l’archéologue possède une autre qualité et pas des moindres, celle de donner envie de partir voyager. En effet, la grande force de la trilogie originale est de faire découvrir de sublimes paysages et de donner envie de s’y aventurer, ce que le 4 ne fait malheureusement pas. Ici, cette envie de voyage fait son grand retour grâce à la présence de sublimes plans larges sur les lieux où s’aventurent nos héros : Maroc, Sicile ou mer Égée, Indiana redonne envie de voyager.
La photographie du long-métrage est quant à elle assez plaisante à voir, de nombreux plans ayant un sens en plus d’être plaisant pour la rétine. Toutefois, la photographie numérique se montre lisse, trop lisse, faisant disparaître cette magie permise par la technicolor dans la trilogie originale, ce qui est fort dommage. La composition de John Williams est une nouvelle fois excellente. tandis que les effets spéciaux sont convaincants, ce qui change de la majorité des blockbusters récents, malgré quelques CGI légèrement raté sur le visage d’Harrison Ford lors de la scène d’introduction.
Enfin, si l’idée du dernier acte du film paraît sur le papier bancale, son exécution est surprenamment agréable, en tout cas jusqu’à l’atterrissage, moment où la scène devient quelque peu lourde.

En conclusion, cet Indiana Jones et le cadran de la destinée fait ressentir que James Mangold est fan de la trilogie originale et cherche à insuffler cet amour dans le film. Un divertissement des plus divertissants mais qui subit certains défauts, notamment dans son scénario, et dont le traitement de la vieillesse est assez intéressant malgré quelques invraisemblances. James Mangold prouve être le véritable héritier spirituel de Steven Spielberg en reprenant une franchise du roi du divertissement, et cela malgré un aspect visuel parfois trop lisse : Mangold ravive la flamme d’aventure qui sommeille en nous et nous redonne envie de croire en cette magie. Bien qu’étant imparfait, ce serait mentir de dire que je n’ai pas pris un grand plaisir à suivre cette nouvelle aventure d’Indiana Jones.

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